saint Jacques et Compostelle

Christophe JACQUES a traduit le récit de Hans Aebli, paru en 1991 à Stuttgart, sous le titre

Santiago, Santiago...Auf dem Jakobsweg zu Fuss durch Frankreich und Spanien

Au lendemain de sa retraite, Hans Aebli décide de partir avec son épouse marcher sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Ce n’était pas partir en pèlerinage, mais céder à l’envie du voyage, à l’attrait pour l’image médiévale que donnait Compostelle et au désir de marquer une étape nouvelle de son existence par une rupture. Cette présentation fait deviner un récit, tout en sensibilité, de personnes ouvertes à ceux qu’elles rencontrent, plus qu’à leurs semblables sur le chemin. Un ton de récit tout autre que celui des récits plus récents qui donne parfois l’impression d’avoir affaire à un voyageur du XIXe.

Rien ne semblait prédestiner Hans Aebli à prendre un jour son bâton de pèlerin pour arpenter, en compagnie de son épouse Véréna, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Zurichois et protestant, ce disciple de Piaget s’était jusqu’alors essentiellement signalé par ses recherches psychologiques dans le domaine de l’éducation et de la pédagogie. Il avait certes voyagé, mais pour répondre aux exigences d’une carrière universitaire bien remplie qui l’avait conduit du Minnesota à Berne, en passant par l’Université Libre de Berlin. Si son odyssée compostellane ne paraît motivée par aucune donnée biographique particulière, c’est parce que Hans Aebli l’a placée d’emblée sous le signe de la rupture et de la re-naissance. Avec la retraite s’ouvre une ère nouvelle : « Je n’ai pas eu de mal à vider mon bureau, à emballer mes livres et mes papiers. Le plus difficile fut de décrocher les cadres : tout parut si vide tout à coup. Une nouvelle vie commençait. Allais-je me lancer à corps perdu dans une nouvelle activité ou bien régler une fois pour toutes les affaires en suspens ? Je ne ferai ni l’un ni l’autre... Cette fois, le monde pouvait attendre. Aussi avons-nous décidé, Véréna et moi, de prendre le contrepied de toute activité quotidienne et de partir en randonnée à travers l’Europe, sur le chemin historique de Saint-Jacques ». Il serait donc vain de chercher à ce « pèlerinage » d’autres motivations religieuses que l’humble désir de se fondre dans la procession anonyme des marcheurs de la foi et de se concentrer sur l’essentiel. Une aimable naïveté semble même avoir présidé à ce projet tributaire à la fois de l’engouement actuel pour « le » Moyen Age décrit dans Le nom de la rose et de la croyance toute citadine en une fusion idyllique du randonneur et du monde, à mi-chemin entre le romantisme germanique du Voyageur et la philosophie alternative des années 1980. Enfin, ce fut principalement l’intérêt touristique des contrées traversées qui gagna nos deux pèlerins modernes à la cause de saint Jacques le Majeur. Ce parti-pris délibéré de dilettantisme n’a pas empêché une rigoureuse préparation tant intellectuelle que logistique. Qu’il s’agisse des références aux guides de pèlerins (Aimery Picaud, Hermann Künig), des contacts à établir avec les sociétés françaises et allemandes des Amis de Saint-Jacques en passant par la confection scrupuleuse d’un sac à dos de moins de 6 kg, de nombreuses indications pratiques et bibliographiques donnent à ce journal de route l’attrait du vécu joint à l’utilité d’un guide de voyage. Les soixante chapitres qui composent ce récit de pèlerinage touristique correspondent aux soixante jours de marche qui conduisirent Véréna et Hans Aebli de la gare du Puy-en-Velay, où le train les déposa le 21 juillet 1989, jusqu’au maître-autel de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle où ils se recueillirent par une belle journée d’automne.

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