saint Jacques et Compostelle
Aux sources de l’idée d’union des Etats européens
Des récits hauts en couleur de chevaliers voyageant de Prague à Compostelle au XVe siècle (vendredi 5 décembre 2008)
Cette histoire détruit beaucoup d’idées reçues, mais plonge au cœur de l’imaginaire des hommes du Moyen Age. Compostelle était pour eux un but lointain que bien peu atteindraient, mais qu’ils sublimaient en vénérant près de chez eux des reliques d’un saint Jacques à la fois un et multiple, auxiliaire précieux tout au long de leur vie et accompagnateur de leurs âmes dans l’Au-delà.
JPG - 33.2 ko
Couverture
De la Bohême jusqu’à Compostelle, cinquième livre de la collection Autour de Compostelle.

Un événement

Le 26 novembre 1465, Léon de Rozmitál, seigneur tchèque, part de Prague, le 26 novembre 2008, la traduction en français des récits de son voyage paraît aux éditions Atlantica dans la collection de la Fondation.

Léon de Rozmitál part pour “ rendre visite à tous les royaumes chrétiens mais aussi à toutes les principautés religieuses et civiles en terres germaniques et romanes et tout particulièrement au Saint-Sépulcre et au tombeau du bien-aimé apôtre Jacques ”. Un grand seigneur très pieux ? Certes, mais il donne à son pèlerinage des raisons plus surprenantes. Ce départ, dit-il, doit lui permettre de “ tirer au mieux profit et avantage pour sa propre vie ”, de “ s’exercer dans l’art militaire ” et “ d’étudier les usages des différents pays ”. Ces motivations officielles cachent en fait une mission diplomatique, secrète par essence. Il part en ambassadeur du roi de Bohême, Georges de Podebrady, afin de convaincre les rois des pays qu’il va visiter d’adhérer à un grand projet, une fédération européenne des différents royaumes et principautés, indépendante du pape et de l’Empereur germanique (deux puissances qui le gênaient dans sa politique). Le roi de France Louis XI est séduit par ce projet qui plaçait la France à la tête de cet organisme. Georges de Podebrady proposait aux autres souverains une union pour lutter contre l’avance turque dans le monde chrétien en mobilisant cette fédération d’Etats. Il proposait en outre un conseil permanent chargé de régler les litiges réciproques des princes. C’est ainsi que Léon de Rozmitál rencontre Louis XI, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, le roi d’Angleterre Edouard IV, le roi de Castille Henri IV, le roi du Portugal Alphonse V et le roi d’Aragon Jean II. Les rencontres sont entrecoupées de visites à différents sanctuaires. En chaque lieu, on lui montre les reliques les plus précieuses (dont la tête de saint Jacques à Saumur). Le pèlerinage ne se passe pas dans l’austérité, car il est agrémenté de nombreuses fêtes données en l’honneur de l’illustre pèlerin. Léon de Rozmitál participe à de grands dîners, à des bals, à plusieurs tournois, il fréquente les bains « avec de charmantes dames » et assiste en spectateur passionné à des combats à cheval contre des taureaux. Chemin faisant, il note ses impressions devant les sites et les populations, se conformant en cela à ses intentions de départ. Léon de Rozmitál arrive à Compostelle le 15 août 1466, dans une ville où la guerre civile fait rage : deux archevêques se disputent le siège. L’un est emprisonné, les chanoines refusant de payer sa rançon sont enfermés dans la cathédrale, avant que la famille du prisonnier ne le soit à son tour. Les assiégés incendient les maisons voisines, l’assaut est donné au moment de l’arrivée de Rozmitál. Après mille difficultés, il peut enfin effectuer les gestes rituels autour du tombeau de saint Jacques.


Accueil du site | Contact | Plan du site | Espace privé | Statistiques | visites : 54871

Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Actualité de l’édition et médias  Suivre la vie du site Recensions   ?

Site réalisé avec SPIP 1.9.2a + ALTERNATIVES

Creative Commons License