saint Jacques et Compostelle
Un patrimoine retrouvé
grâce au Centre municipal d’art roman (mardi 13 novembre 2007)
Moissac est citée dans le dernier Livre du Codex Calixtinus, devenu en 1938, le Guide du pèlerin. Elle se dit maintenant " étape majeure sur les chemins de Compostelle " ce qui à n’interpréter son propre patrimoine qu’en fonction de Compostelle, voire à mal l’interpréter.

Moissac est riche de tout un passé jacquaire qu’il est important de mettre en valeur

Saint Jacques à l’abbaye Dans le cloître, un bas-relief de saint Jacques n’était à l’évidence pas là pour être montré à personne d’autre qu’aux moines. Situé sur le pilier de l’angle Nord-Est de la galerie, identifiée par l’inscription SancTuS JACOBUS † APOSTOLUS, Il fait partie d’un ensemble de huit représentations d’apôtres. Le saint n’est d’ailleurs pas en habit de pèlerin. Il a une chevelure abondante, avec de longues mèches sur l’épaule droite.

L’église et le quartier Saint-Jacques, témoins d’un culte local et non du passage de pèlerins Tous ces éléments sont empruntés à l’historien de Moissac Lagrèze-Fossat.

-  Rue Saint-Jacques mentionnée au XIe siècle, ce qui signifie que l’église devait être déjà construite. Elle n’est pourtant pas mentionnée dans le Guide qui ne parle que de Saint-Pierre. On la voit sur le plan de 1574. Elle est située non loin du Tarn, hors les murs, apparemment sur d’anciennes fortifications. Elle était entourée d’un cimetière.

-  Toujours sur le plan de 1574, on voit une porte Saint-Jacques (XIVe siècle) ouvrant sur un boulevard Saint-Jacques qui doit sans doute mener à l’église. Deux fois démolie, elle est aujourd’hui sur son emplacement primitif.

-  Une place Saint-Jacques dans le quartier, au XVe siècle

La ville a été détruite en 1361, par les Anglais. Le mur d’enceinte a été reconstruit peu après. La porte Saint-Jacques a été démolie vers 1748. En 1765 restait encore la herse Saint-Jacques. Il y avait aussi une avant-porte Saint-Jacques, reste des fortifications du XIIIe siècle. Dans son épaisseur on avait creusé des excavations qui servaient de repaire à des malfaiteurs. Des habitants du quartier Saint-Jacques avaient été arrêtés plusieurs fois à ce passage dangereux et en demandaient la destruction. Cette avant-porte fut démolie fin 1738. Les matériaux ont servi à réparer la porte.

- XIVe siècle : un hôpital Saint-Jacques, mentionné dans un titre de l’abbaye : reconnaissance en faveur du pitancier, du 2 oct. 1386 On ignore où il était situé. Il fut réuni aux deux autres hôpitaux à une date inconnue, après 1451

- Pont tournant de Saint-Jacques, sur le canal (1838-1856)

- 1843, une fontaine Saint-Jacques établie par l’administration municipale

En près de 25 ans de recherches, je n’ai trouvé aucun pèlerin de Compostelle, aucun voyageur pour l’Espagne ayant mentionné son passage par Moissac. Il faut donc en prendre son parti, aucune « caravane » de pèlerins n’a jamais traversé Moissac.

Saint Jacques et les mariniers. Mentionnée en 1480, une association de marins dans le quartier Saint-Ansbert (autre nom de Saint-Martin) appelée compagnie de Sainte-Catherine, continuée plus tard en Société de la marine. Fête le lundi de Pentecôte sur la rive droite du Tarn. Moins d’importance depuis le canal. La confrérie Saint-Jacques y participait peut-être, dans la mesure où on voit les confrères à Saint-Martin le 1er mai. Moissac serait à comparer avec Gaillac, Rabastens et d’une manière générale, avec la protection de saint Jacques requise par les mariniers (Loire en particulier)

La relique de saint Jacques Inventaire du XIIIe siècle mentionne une relique d’une « dent et de vêtements » de saint Jacques . La confrérie Saint-Jacques En revanche, il a existé à Moissac une confrérie des pèlerins très active. Un unique registre est conservé, couvrant les années 1523-1671, qui a connu bien des aléas : donné par l’abbé Cheval à la société archéologique de Tarn-et-Garonne, il fut égaré aux environs de 1883, puis retrouvé et à nouveau égaré et enfin retrouvé aux Archives Départementales du Tarn-et-Garonne et dorénavant coté G 1310. Son histoire a été retracée par l’abbé Daux, mais une lecture nouvelle s’impose, qu’il n’est pas possible de faire ici. Il suffit seulement d’en extraire quelques informations :

-  De 1523 à 1671, aucun membre n’est admis sans justifier du pèlerinage à Compostelle

-  « A Moissac jusqu’en 1830, un pèlerin de Saint-Jacques avec son costume, avait le privilège de marcher en tête de la procession du Saint-Sacrement de la paroisse qui portait le nom du patron de l’Espagne ».

-  Les membres représentent l’ensemble de la société moissagaise, religieux de l’abbaye, prêtres, bourgeois, avocats, notaires, artisans, marchands. Pour ces 148 années, plus de 500 noms sont cités, ce qui ne fait que 4 pèlerins par an en moyenne. Il y a des vides pour plusieurs années. Même s’ils avaient été mille, on n’arriverait pas à dix pèlerins par an.

-  Aucune mention de chemins de Compostelle dans les documents de la confrérie. Selon l’abbé Daux, les pèlerins descendent le Tarn puis la Garonne et embarquent à Bordeaux ou vont embarquer à Bayonne.

-  On connaît les activités de cette confrérie à travers ses statuts (1523 et 1615). Pas la moindre mention d’accueil de pèlerins venus d’ailleurs. Elle est seulement tournée vers elle-même et ses activités prennent tout leur intérêt en témoignant du culte de saint Jacques à Moissac.

Cet article sera complété de la présentation des fresques de l’église Saint-Martin.


Accueil du site | Contact | Plan du site | Espace privé | Statistiques | visites : 55972

Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Connaitre et sauver le patrimoine   ?

Site réalisé avec SPIP 1.9.2a + ALTERNATIVES

Creative Commons License