saint Jacques et Compostelle
Tout le monde les croit médiévaux mais ils sont contemporains
Aller vite à l’essentiel (jeudi 18 octobre 2007)

Les "chemins de Compostelle" sont une invention contemporaine. En les déclarant Itinéraire culturel européen, le Conseil de l’Europe a poursuivi un objectif politique. Il a voulu à la fois donner un symbole fort aux racines culturelles de l’Europe et mettre en valeur l’Espagne qui rentrait dans l’Europe institutionnelle. Mais cette désignation n’aurait pas suffi à donner à ces chemins le succès qu’ils connaissent s’ils n’avaient pas répondu à des besoins de notre époque :

• retour à la nature, développement de la marche comme activité sportive ...

• recherche et approfondissement spirituel personnel, fuite de la société de consommation, besoin d’évasion (voir le témoignage de Madeleine Griselin )

• nécessité de traverser une période cruciale (entrée dans la vie active, deuil, retraite ...)

Les chemins de Compostelle sont des réalités d’aujourd’hui, plaquées sur un imaginaire médiéval construit pour une grande part au XIXe siècle et encouragé par l’Eglise (authentification des reliques par Léon XIII ). Le nom de via Podiensis, vient du dernier Livre du manuscrit du XIIe siècle conservé à Compostelle, le Codex Calixtinus, évidemment écrit en latin. Ce Livre a été traduit en français en 1938. Dans l’ambiance du tourisme moderne, il a été considéré à tort comme un guide qu’utilisaient les pèlerins médiévaux. Le nom via Podiensis est utilisé aujourd’hui pour désigner l’itinéraire tracé en 1970 à partir du Puy, dénomination censée renforcer son caractère médiéval.

Il y a 20 ans, les politiques s’en sont emparés (déclaration de 1984 du Conseil de l’Europe ) et un directeur espagnol de cette institution a su mettre Compostelle au service de l’idée du rapprochement des peuples européens. Dés 1982, Jean Paul II avait donné le ton en rappelant depuis Compostelle les "racines chrétiennes de l’Europe" .

Voilà à partir de quoi se sont construits les chemins d’aujourd’hui.

Maintenant, en France, chaque département veut avoir son bout de "chemin de Saint-Jacques" et des villes se disputent la manne que les pèlerins sont censés représenter.

Dans les siècles passé, les pèlerins empruntaient les chemins et les routes de tous les autres voyageurs, ils fréquentaient les mêmes auberges, étaient reçus par les mêmes hôpitaux. Tous n’allaient pas à Compostelle comme l’enthousiasme des premiers chercheurs contemporains l’a laissé croire. Au Moyen Age, ils allaient à de nombreux lieux de pèlerinage y vénérer des reliques . Il y avait une côte de saint Jacques à Sallanches et même un corps entier à Echirolles, près de Grenoble. Tous ces cultes nous ont légué un important patrimoine souvent négligé par ceux qui analysent tout en fonction de Compostelle.

Les articles du site donnent des détails sur tous ces points et sur beaucoup d’autres, en particulier les origines lointaines de la légende de saint Jacques et la dimension politique d’un saint connu aussi sous le nom de Matamore


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