aux éditions La Louve, Cahors, octobre 2011, 224 p., 22 € ISBN : 978-2-916488-48-6

« Pèlerin par essence, capitaine par accident »

C’est ainsi qu’en juin 1971, à l’occasion du 2e pèlerinage militaire international à Compostelle, le prince Juan Carlos de Bourbon, actuel roi d’Espagne, a défini saint Jacques. Dans son discours il avait distingué deux cris : Ultreia e sus eya, celui qui dit « en avant pèlerin ! » et Santiago ayuda !, l’ordre de commandement militaire. Avec l’un et l’autre, dit-il, commence le pèlerinage ou la croisade en ayant Compostelle comme but ou point de départ.

Les ouvrages sur l’apôtre pèlerin sont nombreux. Il en manquait un sur le saint guerrier, connu sous le nom de Matamore. Il faut rendre hommage à Denise Péricard-Méa de combler un vide et d’éclairer d’un jour nouveau aussi bien l’iconographie des représentations de l’apôtre combattant que l’origine du mot matamore peu étudiés jusqu’à présent.

Très curieusement, même les auteurs espagnols se sont peu intéressés à l’origine du mot Matamore. Il est significatif par exemple que la somme de Vasquez de Parga, parue en 1948, pourtant si riche, ne l’emploie que pour légender quelques images sans l’utiliser dans le texte, pas même lorsqu’elle traite de l’iconographie de saint Jacques.

Laissant de côté les cultes à l’apôtre pèlerin et les pèlerinages, ce livre traite de l’histoire des représentations guerrières de saint Jacques dont il présente et commente de nombreuses illustrations. Quant au terme Matamore lui-même, le lecteur en découvrira l’origine curieuse. Mais son étymologie (matar = tuer, Moros = Maures), fait vibrer des sentiments dont notre époque a besoin d’être exorcisée.

Se souvenir que saint Jacques était aussi considéré comme rédacteur de l’Epître de Jacques vient à point en conclusion de l’ouvrage.