saint Jacques et Compostelle
Une trouvaille de Bernard Gicquel
De l’inconvénient de traduire avec des idées préconçues (mercredi 6 mai 2009)
Un passage jusqu’à présent mal compris du Livre III du Codex Calixtinus vient compléter la somptueuse description qu’il donne de la fête de la Saint-Jacques à Compostelle, en indiquant que les pèlerins y participent en faisant entendre les chants épiques de saint Jacques qu’ils ont coutume d’apporter dans leurs bagages. Bernard Gicquel montre que ces chants épiques sont la Chanson de Roland

Voilà qui fait référence à l’usage ancien des danses et des chants dans les églises dont les attestations ne sont pas très fréquentes, car le clergé ne les appréciait pas toujours positivement. En outre, une correspondance exacte a été suggérée d’une part entre l’architecture de l’abbaye de Conques, dont la cathédrale de Compostelle adopte le modèle en triplant sa longueur, d’autre part entre la Chanson de sainte Foy en langue occitane destinée à être chantée et dansée dans l’abbatiale rouergate et la Chanson de Roland qui adopte dans sa version anglo-normande une forme inspirée de la Chanson de sainte Foy, mais en triplant les valeurs de celles-ci. Il paraît donc logique de considérer que la Chanson de Roland a pu être composée pour être chantée par les pèlerins dans la cathédrale de Compostelle.

Les quelques lignes du Livre de saint Jacques qui évoquent les pèlerins exécutant des « chants épiques en l’honneur des preux de saint Jacques », que sont les héros de la Reconquête, viennent conforter cette hypothèse en donnant de plus à penser que ces chants épiques ont pu être appris par les pèlerins au cours du voyage par mer qui leur permettait de rejoindre le sanctuaire galicien.

La relation de la Chanson de Roland avec la Chanson de sainte Foy vient conforter l’attribution de la célèbre épopée nationale à l’ex-évêque de Bayeux, Thérould d’Envermeu, devenu moine à l’abbaye du Bec. Celle-ci reçut parmi ses visiteurs Pierre de Poitiers, qui est selon toute probabilité le rédacteur de l’Histoire de Charlemagne et de Roland attribuée au Pseudo-Turpin comme du passage relatif à l’exécution chantée du Roland dans la cathédrale de Compostelle.

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