saint Jacques et Compostelle
Enraciné dans des légendes médiévales, le pèlerinage de Compostelle a été marqué depuis la fin du XIXe siècle par des influences religieuses et politiques qui lui ont donné une nouvelle dimension.

Deux papes, à un siècle d’intervalle (1884-1982), ont marqué l’histoire contemporaine de Compostelle. Après un rappel de cette histoire jusqu’en 1970, période de théorisation et de genèse, la communication montrera la concrétisation et la structuration progressive du pèlerinage contemporain. Cette structuration a une triple dimension, spatiale, temporelle et organisationnelle. Elle s’appuie sur la représentation romantique du pèlerinage élaborée par les érudits du XIXe siècle, base de l’exploitation politique, voire idéologique de Compostelle au XXe siècle.

Dès le début des années 1970, des chemins spécifiques, dont l’idée remontait à la fin du XIXe siècle, ont imposé une définition spatiale au long de laquelle se sont mises en place des structures adaptées à cette forme particulière de pèlerinage, le grand pèlerinage à pied dont le déroulement prime parfois sur le but.

L’origine d’une structuration temporelle du pèlerinage actuel remonte aux années 1987 avec la décision du Conseil de l’Europe de faire des chemins de Compostelle le premier Itinéraire culturel européen et 1989, année des JMJ à Compostelle. Elle est ensuite scandée par les années saintes 1993, 1989 et 2020 et bien entendu soumise au rythme des saisons.

La communication montrera ensuite comment cet espace a été progressivement investi par des associations qui se sont donné pour objectif de faciliter le pèlerinage et de réunir les anciens pèlerins en leur proposant de se mettre au service des nouveaux. Cet investissement par les associations a été suivi par celui de l’Eglise (les « Evêques du chemin ») désireuse de christianiser ces structures et de proposer (ou révéler) aux marcheurs qui les empruntent, souvent sans motivation religieuse immédiate, une démarche plus explicite de « pèlerins ».

Des comparaisons seront faites avec la situation très différente de l’Espagne et d’autres pays européens.

Cette communication s’appuie sur une quadruple expérience :
  celle de la pèlerine partie de Bourges en 1982 avec ses enfants pour aller à cheval à Compostelle dans un but avant tout sportif, et repartie en 2020 pour un pèlerinage à pied de 7 semaines et celle de l’hospitalière qui a tenu un gîte en Espagne en 1996,
  celle de la médiéviste, reprenant en 1983 des études d’histoire, couronnées par une thèse soutenue en 1996 à la Sorbonne sur les cultes et pèlerinages de saint Jacques au Moyen Age (publiée aux PUF en 2000),
  celle de la responsable d’associations de pèlerins au niveau local en Région Centre et au niveau national qui a été l’un des artisans d’efforts de structuration des associations entre 1989 et 2003,
  celle de l’observatrice que je suis restée, responsable de recherches pluridisciplinaires sur le phénomène compostellan au sein d’une association de chercheurs créée en 2002, la Fondation David Parou Saint-Jacques, Fondation Européenne pour la Recherche sur les Pèlerinages.


Programme du colloque de Lourdes
Lourdes, 17-19 septembre : Les pèlerinages : parcours historiques, parcours croyants, parcours géographiques

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